Né à Lyon en 1735 dans le quartier des Terreaux, d’une famille de tonnelier, Claude Marin
s’engage à 16 ans dans les troupes de la Compagnie Française des Indes Orientales. Il rejoint
Pondichéry comme simple soldat. Après la défaite des Français à Pondichéry et le traité de Paris
en 1763, la Compagnie Française des Indes ne tarde pas à faire faillite. Claude Martin se met
au service des troupes anglaises puis se lance dans les affaires avec une grande réussite. Il sera
tour à tour conseiller financier et politique tant des anglais que des nababs, industriel, commerçant, banquier, promoteur immobilier, militaire, terminant sa carrière avec le grade de Major Général.
Il meurt en Inde le 13 septembre 1800, à la tête d’une immense fortune. Il est enterré en Inde
mais lègue par testament la quasi-totalité de sa fortune à la ville de Lyon, à charge pour
elle de faire «établir une école pour instruire un certain nombre de garçons et filles». L’institution
devra porter le nom de «la Martinière».
L’ouverture de cette école en 1827 dans le Palais Saint Pierre, aujourd’hui Musée des Beaux Arts,
puis son installation en 1833 dans l’ancien cloître des Augustins, dans le quartier des Terreaux,
où était né Claude Martin, est due à un autre lyonnais remarquable, Charles Henri Tabareau.
Ce polytechnicien crée une école technique aux programmes et aux méthodes pédagogiques
tout à fait novateurs. Durant tout le XIXe siècle, l’école formera des cadres moyens du commerce
et de l’industrie, alors en plein essor et attirera nombre de visiteurs illustres et de nombreuses
délégations étrangères. Les frères Louis et Auguste Lumière diront leur fierté d’avoir été élèves
de La Martinière. Dès sa création en 1832 la Fondation Claude Martin gère les fonds
légués
et administre l'école. Elle établit son propre budget et le soumet au Conseil Municipal de la Ville
de Lyon. Grâce à d’autres legs dont celui de Madame de Cuzieu, un second bâtiment, destiné
à la formation des jeunes filles jusque-là très peu présentes, est construit 33 rue de la Martinière.
Il est inauguré par A. Fallières, Président de la République, le 19 mai 1907. En 1926, 100 ans
après sa création La Martinière passe dans le giron de l’état et devient école Nationale
Professionnelle. Les élèves des ENP étaient admis sur concours, au niveau de la classe
de quatrième, pour une scolarité de quatre ans. Suite à la réforme de 1959, elle prend le nom
de lycée technique d’état et prépare à des baccalauréats et des BTS. L’augmentation
des effectifs et la diversification des filières conduiront progressivement à la création d’annexes
qui deviendront ensuite deslycées autonomes. Ainsi naîtront en 1963 La Martinière Duchère
et en 1979 la Martinière Montplaisir. La «maison mère» a pris le nom de Martinière Terreaux.
En septembre 2006, le lycée La Martinière Terreaux fusionne avec le lycée Diderot
pour constituer La Martinière Diderot.
À l’heure actuelle, les trois lycées La Martinière revendiquent leur origine commune
et maintiennent entre eux des relations privilégiées. Ils continuent à bénéficier de l’aide
de la Fondation Martin et de l’appui de la Société des Anciens Martins.
C’est en 1884 que la municipalité de la ville de Lyon décide la création d’une école de Tissage
pour former les ouvriers tisseurs mal armés pour répondre aux nouvelles exigences de la soie
façonnée et leur permettre de s’adapter aux métiers mécaniques. Elle s’implante dans un premiers
temps dans des ateliers situés rue de Belfort, actuelle place Marcel Bertonne au cœur du quartier
des Canuts.
En 1927, l’école compte 1067 élèves en cours du soir ! Avec l’aide de l’état, la ville décide d’élever
un bâtiment plus spacieux sur les pentes de Croix Rousse, cours des Chartreux, actuel cours Giraud.
Le maire, Edouard Herriot, confie les travaux à son architecte favori Tony Garnier dont ce sera
la dernière œuvre à Lyon. Il élève un bâtiment avec, en façade, une ordonnance sobre et rectiligne rythmée par de grandes fenêtre entre poteaux et, derrière, traités comme un bâtiment industriel,
des ateliers couverts de toitures en sheds. L’école est inaugurée le 12 Mars 1934 dans le cadre
des manifestations marquant le centenaire de la mort de Jacquard. Le bâtiment principal
et les ateliers seront inscrits à l’inventaire des monuments historiques en 1991. De ce passé
prestigieux, l’école garde plusieurs tableaux tissés (l’essentiel des collections se trouve au musée
des tissus et au musée Gadagne) et des métiers à bras de grande qualité. En 1984, un siècle
après sa création, l’école, dont la structure a beaucoup évolué au fil du temps, se scinde en deux.
Le pôle supérieur deviendra, en 1988, l’Itech–Lyon (Institut textile et chimique). L’ouverture
successive de plusieurs filières technologiques, professionnelles et générales est venue
compléter le pôle de formation aux métiers du textile. L’école de tissage devient alors la Cité
scolaire Diderot, qui regroupe quelques 1300 élèves en deux établissements : un lycée
d'enseignement général et technologique, et un lycée professionnel. De 1992 à 1996, la région
Rhône-Alpes, qui depuis les lois de décentralisation a la charge des lycées, entreprend
la rénovation complète des bâtiments. En juin 2004, la cité scolaire Diderot obtient le label
«lycée des métiers du textile, de l’habillement et de la maintenance industrielle».
En septembre 2006, le lycée Diderot fusionne avec le lycée La Martinière Terreaux pour constituer
La Martinière Diderot.
Lassociation des deux écoles
La Martinière Diderot, situé dans le cœur historique de la ville de Lyon, présente la particularité
d’être un tout nouvel établissement, créé à la rentrée 2006, et pourtant fortement ancré
dans la vie et l’histoire lyonnaises. Il est né, en effet, de la fusion de deux lycées : La Martinière
Terreaux, créée en 1833 et l’École de tissage de Lyon, devenue par la suite lycée Diderot,
construite en 1884 au cœur du quartier des Canuts.
La Martinière Diderot, établissement multi-sites, est logé dans des bâtiments faisant partie,
eux aussi, du patrimoine lyonnais : l’ancien cloître des Augustins du XVIIe siècle, place Rambaud ;
La Martinière Jeunes filles, immeuble style Arts Nouveaux, bâti en 1903 rue La Martinière ;
le bâtiment de l’École de Tissage de Lyon, construit en 1933 sur les pentes de Croix-Rousse
par l’architecte lyonnais Tony Garnier.
Les formations assurées par La Martinière Diderot s’ordonnent autour de deux pôles :
–
Le pôle arts appliqués, par la diversité des formations offertes et par la qualité des enseignements dispensés constitue un ensemble de tout premier ordre au niveau national. Sont préparés :
deux Diplômes supérieurs d’arts appliqués et six BTS couvrant l’ensemble des arts appliqués,
un Diplôme des métiers d’arts, un Diplôme de technicien des métiers du spectacle. Complètent
ces formations supérieures une CPGE ENS Cachan, deux classes de mise à niveau post
baccalauréat et deux classes de chaque niveau seconde, première et terminale STI arts appliqués.
– Le pôle Industriel et scientifique comprend, outre une préparation au bac S (sciences
industrielles et sciences de la vie et de la terre), trois filières industrielles : textile / habillement,
chimie / contrôle et régulation, et maintenance industrielle qui préparent chacune à l’ensemble
des diplômes existants : Bac professionnel, Bac technologique, Brevet de technicien supérieur.
Une CPGE ATS prépare, en un an des titulaires de BTS ou DUT aux écoles d’ingénieurs chimistes.
Plusieurs formations : BTS contrôle, régulation industrielle et automatismes, BTS maintenance,
BTS chimie, Bac pro maintenance des équipements industriels sont également préparés
par alternance avec différents partenaires, EDF, IFAIP, SNCF.
L’établissement est labellisé «Lycée des métiers» depuis 2004 pour les secteurs du textile /
habillement et de la maintenance industrielle. Il est en voie de l’être pour le secteur de la chimie.
Les liens multiformes noués avec les milieux professionnels, le dynamisme des équipes
enseignantes, la présence et la force des associations d’anciens élèves assurent aux jeunes
intégrant ces formations, des résultats excellents, des poursuites d’études riches et variées,
une insertion professionnelle facilitée.
La Martinière Diderot s’efforce ainsi de perpétuer les traditions d’excellence et de réussite héritées
de son prestigieux passé.